Et pourtant…

img_4693Je viens de traverser six jours et cinq nuits d’angoisse et de cauchemars incessants. La récente batterie de tests ayant révélé quelques petites incertitudes, j’ai dû attendre de rencontrer les experts avant de pouvoir me détendre.

Oui, il a fallu une semaine entre ces deux étapes. Ce n’est rien dans une vie, mais dans ma croisade infernale, c’est une éternité, je peux l’assurer.

Mais aujourd’hui, je suis soulagée. Chaque petit souci a sa réponse, et chaque bobo a sa solution. Cela va de nouveau nécessiter une opération du nichon, mais ça n’est rien comparé à ce que j’ai pu imaginer comme scénario du lolo.

En entendant les paroles de mes experts, je me mets d’un coup d’un seul à ressentir le poids de la culpabilité. Il est si fort qu’il me noue le ventre, me bloque le dos, me fige le visage avec un sourire crispé.

Je les écoute me dire que ma prothèse n’est pas en danger, qu’elle a juste besoin d’être un peu libérée. Je les écoute me dire que le truc bizarre du pancréas est à explorer mais que je peux me rassurer, ce n’est pas le crabe qui est venu s’y loger.

Tout ça pour ça? Tout ce stress pour si peu?

Mais alors pourquoi j’en ai fait toute une histoire si c’est juste des petits bobos sans gravité?

Pourquoi ai-je fait paniquer mon entourage en leur partageant un début de verdict mal ficelé?
Pourquoi n’ai-je pas gardé tout ça pour moi afin de leur éviter les ongles rongés d’amitié?
Pourquoi ai-je imposé à mon mari mon état de nerf alors qu’il n’y a pas de quoi s’en faire?
Pourquoi ai-je mis mes enfants en stress complet pour ensuite leur dire que la fête du néné pouvait continuer?
Pourquoi ai-je demandé à mes parents de venir me soutenir alors qu’il n’y a rien à porter tout compte fait?

Mais pourquoi ai-je ce besoin de parler, d’expliquer, de partager, de communiquer? Pourquoi je leur fais subir cette torture alors que je les aime tant et que mon seul désir est de les protéger?

Je plaide coupable d’avoir besoin de les sentir autour de moi.
Je plaide coupable de ne pas les épargner en leur racontant toujours tout.
Je plaide coupable de les faire souffrir au lieu de les faire rire.
Je plaide coupable de me sentir trop faible sans leur soutien.
Je plaide coupable de leur faire porter un bout de ma maladie pour qu’elle soit moins lourde pour moi.

Mais je suis incapable de réussir autrement. Seule, je n’y arriverai pas. Chaque petit bout de peine qu’ils prennent à ma place me donne l’envie de m’accrocher à la vie. Je m’en veux terriblement mais je ne sais pas faire différemment.

Je les aime, et pourtant je ne les protège pas tout le temps.
Je les aime, et pourtant je leur fais de la peine parfois.
Je les aime, et pourtant je ne les épargne pas en ce moment.

Et pourtant, je les aime.

3 commentaires

  1. Laisse moi te serrer dans mes bras Valérie…..et tu décris bien ce qu’ est aimer ses proches….à la fois tout simple et à la fois complexe….maintenant que tu as pu déposer cette période que celle à venir soit à l’ image de ce printemps qui pointe son nez et nous inonde de luminosité…..Belle soirée de Saint Valentin

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