
Une nouvelle année commence, et de toute évidence, elle ne me met pas en transe. Je ne suis pas emballée par ce qu’elle semble m’annoncer. Une nouvelle rose s’en est allée en ce mois de janvier. Son départ me replonge dans mes sombres songes.
Depuis plusieurs mois, je suis rongée par le chagrin de la perte des miens, mes tendres amies, des femmes si belles, si courageuses, des femmes qui ont fait partie de ma vie. Chaque jour, je pense à elles, Véro et Mimi.
Chaque jour, je leur parle et me remémore nos beaux souvenirs de partage, de vie en commun, je leur demande même si elles m’entendent, si elles me voient de là où elles sont…
Ce chagrin me ronge le corps je le sais bien. Je lutte et m’accroche à mon quotidien pour m’apporter de la douceur et réparer mon coeur écorché de douleur. Je sais qu’elles voudraient me voir sourire, continuer à peindre, photographier, écrire, m’engager. Je sais qu’elles voudraient que je continue à vivre pleinement sans elles.
Je me fais violence pour y arriver petitement mais sans grand élan.
Je sais qu’elles étaient fières et admiratives de mon combat, de ma manière d’affronter cette maladie qui, malheureusement les emportées, me les a arrachées.
La vie me semble si injuste et terne en ce moment que je n’ai pas eu le cœur de faire le fameux bilan ni les belles résolutions pour le premier de l’an. Je n’ai pas eu non plus le coeur au partage en famille, aux cadeaux de noël, à la venue du Père-Noël. Je n’y ai vraiment pas mis du mien, et me suis laissée porter par l’élan et le soutien de mon mari, mes enfants, mes parents… Je suis désolée de mon absence et de mon manque d’investissement mais je n’ai pas réussi à faire autrement.
Ce chagrin planant n’est pas l’unique responsable de mon état larmoyant, enfin, c’est ce que je crois. Mon coeur n’est pas le seul organe touché, je souffre terriblement, quotidiennement, de la tête aux pieds à m’en tenir totalement éveillée.
Les douleurs ne me lâchent pas, mon nouveau traitement est un énième échec avec une intoxication médicamenteuse qui abîme notamment mon petit foie qui pourtant n’est pas gras. C’est de nouveau un arrêt de médicament qui m’est ordonné. Et comme à chaque fois, je suis partagée entre le soulagement et la culpabilité, entre l’espoir d’un avenir meilleur et la peur d’un avenir écourté.
Fidèle à moi-même, je m’en veux terriblement de cet échec et aussi de m’apitoyer sur mon sort, de ne pas faire suffisamment d’efforts pour me sortir de cet état qui ne me ressemble pas.
Je me tape sur la tête quotidiennement, cela n’est pas glorieux mais je fais ce que je peux : trop faible, trop triste, pas assez courageuse, pas assez souriante, trop fatiguée, pas assez jolie, pas assez présente, trop dure, pas assez exigeante, trop gentille, pas assez à l’écoute, trop en colère…
Mais fidèle à moi-même, je persiste à chercher les étoiles, trouver quelques paillettes dans mon chemin boueux, continuer à aimer ce que je suis malgré les épreuves.
Je me pardonne cette période de faiblesse car je sais, au fond de moi, que je fais de mon mieux.
Je me pardonne car, malgré les douleurs physiques et psychologiques, j’essaie d’avancer un peu chaque jour vers un avenir plus heureux.
Ce sont des détails mais je les aperçois : une douche tous les jours, moins de larmes qui coulent, des exigences pour ne pas subir mes souffrances, des petites activités sur mes périodes éveillées.
Je ne suis pas au top de ma forme mais je tiens la cap en direct de mon « canap’ ».
Je ne suis pas très vigoureuse mais loin d’être malheureuse.
Je ne suis pas très enjouée mais je sais que cela va passer.
Je comptais sur l’année précédente pour transformer ma croisade en joli voyage. Sans faire de grand bilan, je dois admettre que cette transformation tant attendue a vraisemblablement été reportée. Ce n’est pas grave, ce n’est que partie remise. Et puis, de cette manière, je n’ai pas à me soucier de mon souhait pour cette nouvelle année, je vois la vie du bon côté et prends cela comme une opportunité.
Tu es l’ambassadrice de toutes ces femmes. Même si il y a de terribles échecs, faut pas lâcher elles comptent sur toi. Ta mission, si dure soit elle, est primordiale.
Une valooCroft ça va de l’avant !
Biz ma rose poudrée et j’aimerais bien te revoir.
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Merci mon Didier
Oh moi aussi j’aimerais te revoir
On se fait un petit café à la maison ou bien une petite marche en bord de Loire histoire d’être en sécurité 😉
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Dis-moi quand tu veux !!
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