Ce matin, j’attends l’appel de Docteur Mammo pour savoir si ils ont enfin reçu mes résultats.
Mon manque de sommeil depuis deux semaines se faire remarquer. Le meilleur de mes anti-cernes a même démissionné en découvrant la tâche à réaliser. J’ai la forme d’une guerrière, mais en fin de course.
Ce n’est pas grave, j’ai des collègues et amis géniaux qui me disent que je suis une « bombasse » même avec ma face! Ils sont vraiment sympas et de très bons flatteurs.
C’est un gros foutoir dans ma tête. Toutes mes émotions et toute mon histoire passent et repassent, se traversent, se confrontent, s’aiment, se battent et rient ensemble aussi. Je n’arrive pas à me concentrer, je ne peux pas travailler.
Il est 11 heures, il pleut, et j’ai envie de sushis. j’en rie toute seule en me disant que c’est peut-être l’eau qui tombe qui me donne cet appétit soudain pour du poisson.
J’envoie un message à ma copine Samia :
« je me commanderais bien des Sushis »
« Ok, t’en commandes pour moi? J’emmène une bouteille de champagne et j’arrive… »
Oui, ma Sam-Sam est toujours là quand il faut… et toujours avec une bouteille.
Et me voilà dans une phase de légèreté avec ma copine, notre bouteille et nos sushis. On oublie tout pendant une heure.
On picole et on rigole… et… on picole, donc on rigole, et … mon téléphone sonne :
« Nous avons reçu vos résultats! Vous pouvez venir maintenant. »
« Oui madame, j’arrive de ce pas, un peu alcoolisée mais j’arrive. Mais un coup de fil comme celui-ci, ça dessoûle un éléphant direct en fait! »
Je me retrouve devant mon gentil Docteur Mammo qui m’adore et que j’adore. Cela fait quand même sept ans qu’on se voit régulièrement, cela crée des liens évidemment.
Pas de surprise en fait, tout mon corps le savait : le vilain crabe est de retour, il squattait là, en moi, et je n’avais rien senti parce qu’il est vicieux, silencieux et terriblement méchant.
A cet instant, au moment où il prononce ce fameux mot « récidive », ma réaction est surprenante.
Je le rassure, je lui souris, je lui dis que ce n’est pas la petite bête qui va manger la grosse.
Je lui présente mes excuses, je suis si triste de le décevoir.
Je lui fais même un câlin! Non mais n’importe quoi : je câline le monsieur qui m’a percé le sein. Cela doit être parce que c’est un vieux beau assez charmant, à moins que les coupettes m’aient fait tourner la tête.
Mon amie m’attend dans sa voiture : je lui dis, mes larmes coulent mais je n’ai pas l’impression de pleurer : il pleut dans tout mon corps… je me fonds dans la météo du jour.
Elle me dépose à la maison, je préfère rester seule, il faut que j’appelle mon amoureux, ensuite ma maman, mon papa et ma famille aussi. Et puis, il faut qu’on réfléchisse à comment annoncer la chose aux enfants, mes petits amours si tendres, intelligents, beaux… Comment s’y prendre pour leur faire le moins de mal possible, ne pas trop les abîmer.
Mais l’annonce est une autre étape …