Les ombres dans la tranchée

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Enfin ça y est, je l’ai ce deuxième rendez-vous, celui sur lequel je fonde tous mes espoirs. Je peux maintenant me mettre au repos je crois.

J’ai cinq jours de pause avant la prochaine bataille. Je dois me ressourcer, prendre soin de moi afin d’être au top de ma forme, profiter de cette trêve pour me remettre en énergie.

Et bien non, j’ai le syndrome de la guerrière, je suis dans la tranchée, j’ai peur à chaque instant, les journées sont fatiguantes et les nuits effrayantes.

Je vais travailler comme si tout allait bien (enfin j’essaie du moins). Je prépare mes futures absences, j’essaie d’anticiper les événements professionnels autant que je peux, je bois du café pour me tenir éveillée, parfois je parle fort pour être certaine que je ne dors pas debout. Et surtout, j’envoie balader ceux qui me disent de me reposer, de prendre soin de moi, d’en faire moins ou de m’arrêter.

M’arrêter moi? Mais vous voulez ma mort ou quoi? Je dois avancer, continuer, sentir la vie, le travail, les projets. J’ai envie de frissonner, de rire, d’avoir les larmes au yeux mais pour le plaisir.

Mais je dois faire face à la dure réalité, mon corps me lâche un peu plus chaque jour : il me fait mal. Ma tête explose, mon sein me brûle, mais je ne dis rien : je serre les dents.
Je suis dans la tranchée.

Je suis une guerrière souriante et légère. Alors je me dis que cinq jours, c’est court, ça va le faire, il suffit de sourire et de tenir. Tout va bien se passer ma belle, tu as connu pire, et en plus tous les indicateurs sont au vert.

Les journées passent lentement, si lentement que c’est une torture.

Et les nuits? C’est pire, tous mes muscles sont en tension, même ceux de mes yeux me font la mauvaise blague de maintenir mes paupières en éveil, impossible de les fermer.

Je mets en œuvre tous les stratagèmes possibles pour m’épuiser le corps et l’esprit : séances de rameur, ménage, papotage copine, écriture blog, massage des gros orteils, tisanes… je me dis que je vais bien finir par tomber de sommeil. Et parfois ça marche, c’est chouette, enfin un peu de répit : dodo, bonheur, repos de la guerrière.

Ah mince, je n’avais pas anticipé l’arrivée sournoise de l’ennemi suprême du sommeil : Monsieur « cauchemar ».
J’entends des bruits qui n’existent pas, je vois des gens que je ne connais pas, ils viennent me secouer en plein sommeil. Je leur crie « non! » mais ils me réveillent.
Je suis dans la tranchée.

Cinq jours et cinq nuits dans cet état de veille permanente, de peur que l’ennemi me chope par surprise en pleine pause pipi ou pire encore…

Mais je m’en fiche, c’est l’objectif qui compte : gagner la bataille suivante. Être à la hauteur de ce fameux rendez-vous de la deuxième chance. Il n’y a que ça qui compte. Je dormirai plus tard de toute façon, j’ai la vie devant moi, non?

Et puis, on dit quoi de ce genre d’expérience? Que c’est le parcours du combattant? Et bien je dis OK alors, OK pour le parcours, OK pour les tranchées et les ennemis nocturnes. Par contre, il ne va pas falloir me décevoir, on va la gagner cette bataille.

Tout compte fait ce n’est pas la peur qui m’empêche de dormir, c’est le besoin de me sentir en vie. Certes,  je fatigue un peu mais c’est pour la bonne cause, la mienne.

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